30 juin 2010

Connaissez-vous les frites de mer ?

Il est des hasards qui permettent de réaliser des découvertes étonnantes ? Connaissez-vous ce qu'est les frites de mer ? Je suppose que oui bien que personne ne l'ait jamais mentionnée. Je puis dire cela puisque mes recherches sur le Web n'ont rien révélé de probant. Cette découverte est, je dois l'avouer, le fruit d'une expérience malencontreuse sur un produit déjà existant qui a abouti à un résultat nouveau. Ces produits à la base de mon expérience fortuite sont les frites telles que nous les connaissons.

Alors que j'étais dans un restaurant, j'éprouvais l'envie incommensurable de manger des frites. Décision fut donc prise et j'en commandais une portion auprès du serveur. L'attente fut bien évidemment longue puisque j'ai eu le temps de ne rien faire entretemps. A l'arrivée du plat, j'ai pris une grande respiration avant de prendre le premier bâtonnet de frite, de le déguster et d'en saisir toute l'essence afin de reproduire cette agréable sensation qu'on appelle le plaisir.

A mon grand étonnement, j'ai constaté bien malgré moi que la sensation gustative salée manquait cruellement. J'ai donc décidé d'ajouter du sel. Je procédais ainsi par étape pour aboutir au goût parfait. Après l'opération d'ajout de sel, je me suis alors aperçu que la sensation de salée sur ma langue était un peu trop prononcée, provoquant une réaction de déception. Il fallait alors analyser la source de cette déception. J'ai alors demandé le type de sel utilisé et il s'agissait sans doute possible du sel de mer, la variété la plus courante de cet agencement de molécules de sodium et de chlore.

Au fil des analyses, j'en suis arrivé à la conclusion qui affirme qu'une frite agrémentée d'une trop grande quantité de sel de mer n'est pas agréable à déguster. Mais mon plaisir n'en fut pas moins grande puisque je venait de découvrir la frite de mer, c'est-à-dire une portion de frites à laquelle vient s'ajouter une trop forte proportion de sel marin devra aujourd'hui être appelée "frites de mer".

Il est à remarquer que cette nouvelle découverte n'a en aucun cas un rapport avec une quelconque variété de fruit de mer, même si la prononciation semble prêter à confusion. Par ailleurs, si la frite de mer ne présente pas toutes les qualités gustatives requises pour un repas agréable, il faut dire que bien des individus auraient pu le découvrir par le hasard qui m'a souri. Je ne suis pas peu fier de m'être attribué le mérite de cette découverte.




Mahaleo, le groupe intemporel de Madagascar

Je me suis toujours dit que si les textes des chansons du groupe Mahaleo demeuraient d’actualité, c’est que Madagascar, mon cher Madagascar, est toujours dans l’impasse. Le film éponyme réalisé en 2005 par César Paes et Raymond Rajaonarivelo démontre parfaitement la relation intime qu’il existe entre le quotidien des joyeux troubadours, la réalité socio-économique de Madagascar et les paroles des célèbres « vazo miteny » que l’on peut aisément traduire par « chansons qui parlent ».

Mahaleo, la bande d’Antsirabe

1972. Alors qu’une crise socio-politique plongeait Madagascar dans une situation chaotique suite au soulèvement estudiantin de Madagascar, sept joyeux gaillards d’Antsirabe décident d’animer les manifestations au gré de leurs guitares. Les paroles engagées auraient pu suffire à haranguer la foule, mais l’âme d’artiste qui anime le groupe est inéluctable. 

Dadah, Dama, Charles, Bekoto, Fafah, Nono et Raoul sont les sept membres fondateurs du groupe, et jusqu’à ce jour, le groupe reste sur la même base, même si des carrières solos ont été menées par quelques-uns des membres. Voici une présentation succincte des Mahaleo que vous compléterez en visionnant le DVD (original s’il vous plait) réalisé par Paès et Rajaonarivelo
  • Dama : Rasolofondraosolo Zafimahaleo est un sociologue qui a également été député de Madagascar pour la circonscription d’Ambatofinandrahana. Auteur, compositeur et interprète du groupe, on lui connaît les titres comme Ifarakely, Ambohibobaka ou encore Mimosa (en duo avec Bodo).
  • Bekoto : on le qualifierait volontiers d’être l’enfant terrible du groupe, mais il n’en est rien. Rabekoto Honoré est, à l’instar de Dama, un sociologue qui se consacre aujourd’hui à la lutte pour le respect des droits des paysans. Auteur, compositeur et interprète, il a chanté le titre Paiso ran-kena, un titre à la sonorité très particulière qui mérite toute notre attention.
  • Dadah : Rakotobe Andrianabelina est plus connu sous par son surnom Dadah Rabel. Cet artiste légèrement prognathe fait tomber ces dames et chante particulièrement bien. Ce neurochirurgien travaille aujourd’hui à Madagascar après avoir passé du temps en France. Rafahafahana, chanson emblématique des différentes luttes populaires, est l’une de ses chansons phares.
  • Charle : Charle-bert Andrianaivo est le percussionniste du groupe. Cet homme discret est un sociologue qui a notamment créé l’association CICAFE (Centre d'Information, de Communication, d'Animation, de Formation et d'Education) qui vient en aide à la population pauvre d’Antananarivo.
  • Raoul : natif de Marolambo, dans la province de Toamasina, Razafindranoa Raosolosolofo est un médecin qui s’oriente vers le social. Sa chanson Raha noana ny kibo témoigne de la difficulté des Malgaches à subvenir à leur besoin primaire, la nutrition.
  • Nono : derrière l’air à la fois jovial et sérieux de Rakotobe Andrianabela se cache un chirurgien de talent qui exerce aujourd’hui au HJRA. C’est le bassiste du groupe.
  • Fafah : également membre du groupe Feo Gasy, Rajaonarison famantanantsoa est la voix emblématique du groupe Mahaleo. Reconnaissable entre mille, sa voix envoûte le public dès les premières paroles. Il travaille dans le social au niveau des quartiers difficiles d’Antananarivo.
Le film

Le film Mahaleo produit par Paès et Rajaonarivelo séduit à plus d’un titre puisqu’il est à la fois intimiste et d’une immensité incommensurable si ce n’est la limite des frontières de l’âme malgache. Le film est intimiste puisqu’il suit chaque membre du groupe dans leur quotidien, leurs œuvres, leur travail en faveur de la population ou tout simplement parce qu’il dévoile le caractère de chacun des joyeux troubadours. Le film est immense par sa dimension sociale, sa description des réalités sans détour ni fioriture.

De cette vision double de l’individu et de la société, on arrive facilement à appréhender le caractère sacré de la liberté de penser, les différents freins au développement ainsi que les éventuelles solutions qui n’émaneraient pas d’individus totalement déconnectés de la réalité malgache. La musique de Mahaleo apaise l’ambiance du film tout au long des scènes, tout en apportant une dimension dramatique particulière, propre à l’esprit de combativité qui anime chacun des membres du groupe.

Ceux qui désirent découvrir ce qu’est Madagascar sont invités à visionner le film Mahaleo en lieu et place des documentaires exclusivement produits par les étrangers. On y apprécie la gentillesse tout comme la révolte, sans jamais tomber dans le cliché du pays pauvre tel qu’on a trop souvent l’habitude de le faire.

14 juin 2010

L'Homme et l'Environnement, une ONG aux actions louables

De toutes les ONG (organisation non gouvernementale) qui œuvrent à Madagascar, L'Homme et l'Environnement est sans doute celle envers qui je voue la plus grande admiration. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'apprécier de près leurs réalisations, mais le peu que j'ai peu entrevoir par le biais des différents documentaires méritent le respect.

Depuis sa création en 1993, L'Homme et l'Environnement a toujours œuvré pour la préservation de l'environnement dans un contexte de développement durable. Il ne s'agit donc pas de forcer la population locale à adopter des comportements qui vont à l'encontre de leur mode de subsistance, qui implique parfois la destruction des ressources naturelles et de l'écosystème, mais c'est un travail de longue haleine qui consiste à promouvoir le respect de la terre par l'octroi de nouvelles activités économiques en adéquation avec le maintien et la protection de la biodiversité. L'Homme et l'Environnement travaille aujourd'hui dans des zones où l'écosystème est en danger.

Plusieurs sites écologiques majeurs bénéficient aujourd'hui des programmes de l'ONG L'Homme et l'Environnement. La forêt tropicale humide de Vohimana, dans le sud de Mantadia, bénéficie ainsi d'un programme de sauvegarde qui consiste en un plan de reconstitution basé sur la plantation de 100 espèces de plantes autochtones afin de permettre à la faune locale de retrouver un habitat décent. Vohimana fait partie des trois sites majeurs pris en charge par L’Homme et l’Environnement. Les deux autres sites majeurs sont Vohibola, situé au sud de la ville de Toamasina, et Tsinankira qui est localisé au nord de la capitale du Boina, Mahajanga. A Vohibola notamment, l’ONG s’attelle à sauvegarder une espèce arboricole représentée par seulement 33 spécimens, un vrai défi.

Pour détourner les locaux des pratiques néfastes aux espèces faunistiques et floristiques, l’Homme et l’Environnement développe l’écotourisme afin d’assurer l’avenir des zones protégées tout en participant au développement durable. Parmi les concepts mis en place figure le Relais du Naturaliste de Vohimana, qui a ouvert ses portes depuis cette année 2010. Dans un confort spartiate, mais tout à fait convenable, les touristes peuvent partir à la découverte des richesses de la forêt littorale de l’est. Ils peuvent profiter pour parrainer les espèces menacées au cours de leur séjour. Cette action est également possible pour tout individu désirant participer au maintien de la biodiversité. La procédure est simple et se fait via leur site web : www.madagascar-environnement.com.

L’Homme et l’Environnement a été la première ONG que j’ai présentée sur mon blog, mais d’autres organisations et associations qui oeuvrent pour la sauvegarde de l’environnement et du développement durable seront bientôt abordées afin d’informer les internautes sur les différents projets existant à Madagascar.