20 juil. 2011

Tout le monde roule pour le développement de Madagascar

Madagascar : pays très peu développé connu pour ses lémuriens en danger d'extinction et ses clowns déguisés en politiciens (dirigeants comme opposants)

On est tous d'accord sur une réalité. Tous les partis politiques malgaches, ainsi que leurs membres ont la même idée de base, celle d’œuvrer pour le développement du pays, Madagascar en l’occurrence, mais à creuser un peu, on remarque que la philosophie de ces partis politiques est vide et ne se basent sur aucun fondement idéologique ou moral. Si ailleurs, il est aisé de distinguer les progressistes des conservateurs, dans notre pays très peu avancé, j'éprouve toutes les difficultés du mondes à dissocier l'esprit qui anime cinquante partis politiques différentes. La motivation est au final celle de gagner du pouvoir, allant de la plus petite cellule étatique à la direction de la Nation.

De cette réalité découle une situation envenimée. Il est difficile pour un Malgache de choisir son parti sur la base d'un idéal. Si on est un temps soit peu passionné par la politique, l'affinité pour un parti donné ou un groupement de politiciens se base avant tout sur l'attirance pour le leader d'opinion (qui rêve publiquement de conduire le pays vers le progrès). En 1991, 2002, 2009 (et surement pour quelques décennies encore) et en 1972 dans une moindre mesure, nous espérions toujours l'homme providentiel qui nous délivrera. Que nous sommes sots, le messie n'existe pas et il faudra apprendre à faire le distinguo entre les quelques graines et la masse d'ivraie pour que nous puissions enfin dégager de l'analogie entre les faits et les contes abrahamiques sur lesquels on repose un peu trop.

Il faut également admettre que nous autres Malgaches savons très bien discuter pour finalement ne rien dire. Autour d'un verre, au coin d'une ruelle, au détour d'un statut Facebook..., tout le monde analyse avec précision et exactitude la situation et propose souvent des les meilleures idées du monde pour remédier aux dégâts occasionnés par les différents dirigeants et à leur turpitude. Mais il faut se mettre à l'esprit que si nous pataugeons toujours dans le même cambouis, c'est parce qu'on se laisse diriger par des hommes aux ambitions démesurées, et nos par nos propres idéaux. Il y a un souci de formatage intellectuel inhérent à cet état d'esprit laxiste, attentiste, peu volontaire et totalement dépourvu. N'en déplaise aux concernés (dont moi), mais dans un pays où l'on considère que la loi est un accessoire, il y a de quoi se mordre le coude. Je suis un anticonformiste né, mais il est des règles que je considère comme essentiel. Ce ne sont pas les talmud, védas, corans et autres bibles qui les fourniront, mais le bon sens qui a abouti à la mise en place des différentes règles obligatoires régissant la société.

A tout bout de champ, on évoque la soi-disant "sagesse malgache". Il n'en est rien si l'on considère la situation actuelle du pays, et tous les dirigeants qui se sont succédé ont eu leur rôle à jouer dans le façonnage de cette situation désastreuse, aidé par un peuple somme toute dépourvu de sagesse et prompt à suivre le premier venu qui ose se permettre une remise en question (avec démagogie bien entendu). A tous ces partisans et suiveurs des différents obédience, considérez-vous que vous suivez une seule personne (le salvateur en quelque sorte) ou bien poursuivez-vous un idéal (ou une idéologie si vous préférez) ? Dans la majorité des cas, les adeptes d'un parti politique le sont pour une personnalité vu que la base structurelle de la structure est idéologiquement vide (oui, on sait, tout le monde roule pour le développement de Madagascar, mais qui donc n'a pas cette idée).

Arrêtons donc de nous considérer comme un peuple plein de sagesse et considérons-nous comme des attardés qui doivent encore tout apprendre. J'admets, peu seront d'accord avec moi, mais il faut savoir reconnaître et accepter ses faiblesses pour pouvoir s'améliorer. Le problème est qu'il faut tout de même une once d'intelligence pour admettre qu'on est con. A titre d'exemple, on devrait reconnaître que c'est parce qu'on est con que la saleté règne. C'est parce qu'on est con que nous n'avons aucun plan d'urbanisme (ah, nos sages ancêtres si peu visionnaires), c'est parce qu'on est con qu'on n'a pas réussi à préserver nos forêts, c'est parce qu'on est con qu'on est prêt à suivre le premier hurluberlu qui se considère comme l'homme providentiel (et qui a l'argent pour). Mais c'est parce qu'on n'arrive pas à assumer nos conneries qu'on demeure définitivement cons. Je suis un con, j'assume ma connerie, et je suis désormais prêt à me débarrasser de mes conneries.

Ah, mais du coup, si je suis le seul intelligent, j'aurai l'air con au milieu de tous ces cons. Il faut vraiment s'assumer pour être intelligent dans ce pays. Heureusement que je ne le suis pas encore. Aurai-je la force de l'être ? Je ne sais pas, je suis trop con pour répondre à cette question.

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