3 août 2018

Il était une fois Tagman namgaT

Décriée par les puristes de la poésie traditionnelle, critiquée par les rappeurs qui y voient une appropriation illégitime de leur art, mais acclamée dans le monde entier pour la majesté de leur déclamation et pour la puissance de leurs textes, les slameurs sont aujourd'hui les nouveaux maîtres des rimes, libres ou en alexandrin, ornées de césures ou énoncées en flots interminables. 

Et il existe parmi ces slameurs des talents d'exception qui figent l'espace le temps de leur prestation. Quelque part sur l'île rouge, à l'héritage culturel parfois bien malmené, il y a un homme, un mec au verbe artistique, qui aligne les mots à la manière d'un peintre qui fait vivre les couleurs sur une surface inerte : Tagman namgaT. 

Tagman namgaT, pseudonyme aux multiples figures de style intégrés, est un artiste, un vrai qui nous gratifie de splendides textes où l'engagement social se mêle bien souvent à un sens de l'humour au raffinement très appréciable. Il faut rappeler que notre génie est un Malgache qui vit dans une nation où l'humour n'est franchement pas en Pays de Cocagne et où le second degré n'est pas une valeur connue. Dernièrement, son texte Veloma publié sur YouTube m'a surpris par son thème, plus romantique, mais le résultat est toujours là, on se laisse happé par les phrases qui s'égrènent. 



En malgache ou en français, son R dorso-uvulaire très caractéristique se reconnait entre mille. 

Vous qui, comme moi, êtes amoureux des beaux mots sans pouvoir en produire, abreuvez-vous des productions de celui qui se dessine comme l'un des meilleurs slameurs malgaches. Son blog est parsemé de perles textuelles ou vidéo qui ramènent le sourire tout en faisant réfléchir. 

Espoir secret d'un passionné de musique folk, j'espère un de ces jours voir les textes de Tagman namgaT entre les mains d'un musicien de talent qui saura mettre les notes chantées sur chaque syllabe.