Le métier de rédacteur web a le vent en poupe auprès des Malgaches
qui y trouvent un moyen accessible de disposer d'un travail rémunérateur. Mais
un grand nombre ne se rendent pas compte des multiples contraintes liées à
ce métier créatif exigeant. Il s'agit de tout un processus, dont l'objectif
final est de présenter aux internautes un contenu de qualité qui fournit à la fois
les informations nécessaires et qui est agréable à lire.
Croire que le métier de rédaction est facile est déjà une erreur,
car c'est une profession difficile à exercer qui met constamment le cerveau en
ébullition. Il ne s'agit en effet pas d'aligner tous les mots qui passent par
l'esprit. Il y a en premier lieu le travail d'investigation nécessaire pour
trouver les données informatives vérifiées qui serviront de matériaux à
l'édification du texte. Durant la phase de rédaction, il faut savoir s'adapter
au style du public cible en se basant sur le brief. Il faut également faire
montre d'une audace stylistique pour donner du caractère au texte. Ajoutez à
cela l'obligation d'insérer des mots-clés précis de manière naturelle et la
mission se corse.
Dans les métiers touchant à la rédaction web, il faut faire la part
des choses entre l'amour des mots et la maîtrise des mots. On peut être
amoureux des belles phrases et être incapable de produire des propositions
utiles, notamment lorsqu'on se laisse tenter par le verbiage. La maîtrise des
mots se manifeste par des paragraphes denses en informations, où chaque mot,
incluant les articulateurs et les prépositions, est nécessaire au sens global.
Dans l'univers des freelances à Madagascar, il est navrant de
constater que la qualité des textes est occultée en faveur de la quantité. Lorsqu'on
est payé au nombre de mots à des prix
souvent dérisoires, la course au volume est de mise. Je m'étonne toujours de
ces professionnels qui se disent capables de produire 5.000 mots par jour.
Qu'importe le domaine, à moins d'être sur le premier jet d'un roman-fleuve, il
est humainement impossible de garantir une qualité acceptable à un tel volume
quotidien. Je ne dis pas que c'est impossible, mais cela devrait rester
exceptionnel. À plusieurs reprises, j'ai eu le déplaisir de lire des pavés qui
contiennent un nombre ahurissant de non-sens, en plus des coquilles à la pelle.
La rédaction web est un travail de longue haleine où les mécanismes
se forgent avec l'expérience. Les bons rédacteurs ont toujours accordé, à leur
début comme tout au long de leur cursus professionnel, le temps nécessaire pour
réfléchir au sens de chaque phrase, puis de se relire par la suite pour
déterrer et supprimer les écueils qui ne manquent pas de se manifester au fil
des mots.
On écrit pour être lu et non pour noircir le web. Le minimum de
politesse serait donc de contrôler son travail en se mettant à la place du
lecteur en d'en analyser la portée. Ici se pose un réel problème, celui de
l'effet Dunning-Kruger qui se manifeste par l'incapacité des incompétents à
remettre en cause leur qualité de travail, bien que le texte soit d'une
médiocrité évidente. La formation continue est un moyen de se débarrasser de cette
tare. Il ne faut pas hésiter à se documenter pour s'améliorer et pour évoluer.
Le temps investi n'est nullement perdu et se répercutera indubitablement et de
façon pérenne sur le travail effectué.
Je tiens à dire que la rédaction web est le métier des gens
intelligents. Il faut se cultiver en permanence pour offrir une prestation de
qualité. La fainéantise est donc prohibée, car il faut se creuser les méninges
pour trouver les nouvelles connaissances nécessaires à partager. Il est
interdit de partager une information que l'on soit soi-même incapable de comprendre.
En plus d'affecter la qualité, c'est une malhonnêteté intellectuelle.
Si vous avez remis un texte de mauvaise qualité, il y a bien des
risques d'essuyer un refus, ce qui équivaut à une perte de temps considérable.
Mon conseil est de s'attarder sur le travail de rédaction au lieu de se perdre
en conjecture dans les corrections sans fin. En fin de compte, vous risquerez
de perdre le contrat.
En conclusion, je souhaite dire à tout le monde que le métier de
rédacteur est enrichissant et rémunérateur, pour peu que l'on prenne le temps
de se consacrer à la qualité, moteur essentiel à la production textuelle.