31 mars 2010

ANANDRANO : LE CRESSON D'EAU D'ANTANANARIVO

Nasturtium officinale : c'est le nom scientifique du cresson d'eau (ou encore cresson de fontaine). Avec un taux de fer et de calcium très élevé, associé à un faible apport calorifique, cette plante potagère est très intéressante d'un point de vue diététique (surtout pour vous mesdames). Le goût n'est pas en reste car le cresson peut être affectionné de mille manières.

A Antananarivo pourtant, il est bien difficile de se lancer dans l'achat de cette panacée diététique. La situation est telle qu'à l'idée même d'en voir, on en a un haut-le-cœur. Le fait est que les cressons vendus au niveau des marchés de la Capitale sont cultivés en centre-ville (quartier d'Ampandrana par exemple) et que le système d'irrigation des champs de culture sont rejoints par les égouts des collines environnantes (Betongolo, Ampahibe ...). Horreur! Si vous allez aux toilettes dans ces quartiers donc, vous contribuez à la croissance des cressons (je suis cru des fois mais il faut bien exprimer les faits).

Que fait l'Etat dans un pareil cas? Depuis que les égouts se sont déversés dans ces champs, aucune mesure sanitaire ni de réaménagement n'a été entrepris. Faut-il toujours attendre qu'on aille à la campagne pour pouvoir manger du cresson? Je crains bien que oui.

DESIRÉ RAZAFINDRAZAKA : MAITRE INCONTESTÉ DU PRIEURÉ DU JAZZ MALGACHE

Le Festival international Madajazzcar ne serait pas ce qu'il en est actuellement si Désiré Razafindrazaka, actuel président du Comité d'organisation, n'avait pas plongé ses mains dans le cambouis de l'événementiel malgache en y apportant toute sa passion du jazz.

Sans vouloir se vanter, votre humble rédacteur a déjà eu l'immense honneur de travailler au sein de l'organisation du plus important festival de la Grande Ile (tout style musical confondu) et a pu expérimenter ce que veut dire le travail d'équipe, car là réside le secret du succès de l'événement. Rares sont les gens qui s'aperçoivent de l'immense travail qui est accompli en amont du festival et c'est là le secret du bonheur du public, car moins ils s'aperçoivent des difficultés et des lourdes entreprises, plus ils sont ravis.

Psychosociologue de son état, Désiré Razafindrazaka orchestre de main de maître une équipe jeune et dynamique (même dans les mauvais jours il faut le dire), et vous le verrez sans doute voguer de concert en concert pour apprécier le travail accompli et combler les failles (si faille il y a).

Je dis tout simplement, longue vie au festival Madajazzcar, en espérant qu'Andy Razaf prendra la relève.

Actuellement simple spectateur, et ravi de l'être, je dis tout simplement chapeau bas Monsieur, en vous remerciant de tout ce que vous m'avez appris.

L'ARGENT SALE DE MADAGASCAR

Je ne suis pas au fait de ce qui se trame au niveau du monde de la finance en ce qui concerne l'argent sale. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit mais l'argent sale dans son expression la plus littérale. Ces billets de banques qui circulent sur le marché et qui sont dans un piteux état.

Pour vous faire un petit tableau, nos coupures sont chiffonnées, scotchées de partout, dont les motifs et les textes sont quasiment illisibles. La faute à qui direz-vous ?

Il faut savoir que le taux de bancarisation à Madagascar est extrêmement faible, de l'ordre de 3% pour toute la population, et qu'il n'y a que sept guichets de banques pour un million d'habitants (chiffres de la Banque Centrale de Madagascar). Les billets de banque circulent donc de main en main sans passer par la BCM pour une longue période et a largement le temps de se détériorer.

Par ailleurs, l'usage de ces billets est telle que le processus de détérioration est grandement accéléré. Peu de gens sont au fait de l'utilisation d'un portefeuille, et se contentent de ranger leur pécule dans la poche, ou encore enroulée dans leurs artefacts vestimentaires. Pire, beaucoup, par raison de sécurité, les gardent à même la peau (dans les soutien-gorges pour ces dames, au niveau de la taille pour les messieurs...). Les billets sont donc soumis aux agressions de la sueur. Que dire de ces commerçants qui les mettent dans leur poches ou leur caisses pèle-mêle, sans prendre le soin de les ranger.

Le poissonnier ou le charbonnier ne sont pas seuls responsables de la détérioration des billets. La majorité des Malgaches ne respectent pas l'argent et les traitent de la pire manière. Vous qui êtes Malgaches, prenez conscience de cette réalité et évoluez. Car je dis que le respect de ces billets de banque est une marque d'évolution de la personnalité.

Pour conclure, je dirai tout simplement que pour vraiment s'enrichir, il faut commencer pas respecter l'argent.