Dès le premier déluge de notes, l'ambiance est annoncée, la guitare électrique est reine pour la soirée. Soutenu par la basse de Tonny Mahefa et par la batterie de Miora Rabarisoa, Anjara Rakotozafiarison se lance dans un premier temps dans l'interprétation des créations du groupe. Véritable exercice de virtuosité qui élève l'art du shredding à un très haut niveau, le guitariste s'installe dans la catégorie difficilement accessible de l'instrumental progressive metal. Si les phrasés qui s'égrènent me sont inconnus, ils évoquent tour à tour les influences des guitaristes de génie comme Joe Satriani, Gary Moore ou encore Paul Gilbert.
À mesure que la soirée avance, l'ambiance très métallique laisse place à d'autres influences moins saturées, plus jazzy et plus tropicales. Chaque morceau sera l'occasion pour les trois larrons sympathiques et souriants de démontrer leur pleine maîtrise des différents registres abordés. Lorsque l'intensité baisse au gré d'une chanson douce et mélancolique, l'art du picking se mêle au shredding, toujours soutenu par les sonorités graves et précises de la basse et le roulement rythmique de la batterie. La soirée ne pouvait être qu'inoubliable. Parmi les covers proposés par le groupe, un chef-d'œuvre du groupe The Police et un autre de l'emblématique Olombelo Ricky ont été revisités dans le style instrumental propre au groupe. A certains moments, Joro Rakotozafiarison monte sur scène avec sa guitare pour faire basculer la cordée en un quartet d'exception. Et le superlatif ici n'est pas abusé.
Le spectacle était d'autant plus extatique qu'auparavant s'était déroulé le vernissage de l'exposition de l'artiste-peintre Tahina Rakotoarivony. Inspiré des poèmes (Antsa) de Jacques Rabemananjara, les tableaux très personnels ont alors servi d'inspiration à ATM Project pour une improvisation des plus improbables. Après avoir demandé trois notes au public, Anjara s'est lancé avec ses deux compères dans une superposition de tons où l'on se retrouve très rapidement emporté. Un peu de Birelli Lagrène par-ci, un peu de Jimi Hendrix par là et beaucoup de personnalité auront réussi à garder la chaleur auprès du public alors même que la température était hivernale.
La musique est une oasis de saine folie dans ce monde où l'on tente à tout moment de survivre et ATM Project aura réussi à faire évader son public le temps d'une soirée.
Chapeau les artistes ! Au plaisir de vous revoir bientôt. Et à bientôt chez Is'Art Galerie pour d'autres découvertes.
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